Des trésors d’artisanat constitutifs de l’identité ouzbèke
« Sur les routes de Samarcande » magnifie la renaissance des splendeurs artisanales au XIXe et au début du XXe siècle, constitutives de l’identité ouzbèke. Le textile, à l’instar des puissances du monde islamique, y joue un rôle capital ; la broderie de Boukhara, notamment, occupe une place particulière parmi les nombreuses formes d’art d’Ouzbékistan. C’est durant l’émirat de Boukhara (1785-1920) que la broderie d’or atteint son apogée et sa renommée en termes de technique, de qualité et surtout de créativité. Nombre de productions splendides et monumentales – chapans, robes, coiffes, tapis de selle mêlant couleurs et or – réservées à la cour et aux cadeaux diplomatiques sont exclusivement confectionnées à l’atelier privé de l’émir et témoignent de son art de vivre opulent. Bien d’autres pièces sont à découvrir au fil de l’exposition, offrant une perspective plus large de la société de l’époque, dont les fameux ikats et leur florilège de couleurs, des tissages fruit de techniques ancestrales, et des spécificités stylistiques régionales du Khorezm, de la vallée du Ferghana ou de la région du Karakalpak, où des accumulations de bijoux prolongeaient le vestiaire féminin.
Une terre d’inspiration pour les peintres
Au tournant du siècle, le Turkestan – territoire qui couvre la future république d’Ouzbékistan – est la destination de prédilection de nombreux artistes d’Asie centrale et de Russie. De nouvelles écoles d’art se créent dans les années 1920 ; une école ouzbèke voit le jour, dont Alexandre Volkov (1886-1957) prend la tête. Les peintres vont découvrir ce territoire et trouver dans la richesse des paysages, des formes, des couleurs et des visages de l’Asie centrale une inspiration unique. C’est ainsi que l’on retrouve, dans les sujets travaillés, les tapis, suzanis, chapans et ikats présentés dans l’exposition, chaque artiste abordant cette quête d’ailleurs et d’exotisme en suivant son propre style.