“La scène est la mémoire”. Elle est peuplée d’un trio de figures : une mère, Amanda, et ses deux enfants, Laura et Tom. Amanda s’imagine encore en grande dame de la bonne société du Sud. Tom, qui se voudrait poète, subvient aux besoins de la famille en travaillant dans une usine de chaussures et saisit le moindre prétexte pour filer au cinéma. Quant à Laura, son aînée de deux ans, d’une timidité maladive, voire inquiétante, elle ne quitte pas l’appartement et consacre des heures à entretenir sa collection d’animaux en verre filé… Trois solitudes presque à huis clos, trois fragilités, trois façons de rêver d’une autre existence. Un soir, une solution semble se présenter en la personne de Jim O’Connor, “gentil jeune homme ordinaire” qu’Amanda verrait bien se fiancer à Laura. Mais Jim n’est qu’un rêve illusoire de plus, sans doute le dernier… L’intrigue de La Ménagerie de verre est simple et insaisissable comme un souvenir raconté par Tom, qui fait du plateau le lieu où convoquer son passé. Avec La Ménagerie de verre, qui fut en 1945 son premier grand succès, Williams réussit une synthèse bouleversante entre l’héritage du symbolisme et l’écriture du quotidien. Du même coup, il invente le memory play, qui redonne à voir l’un des pouvoirs fondamentaux du théâtre : donner corps aux fantômes. Après Vu du pont d’Arthur Miller, autre memory play, Ivo van Hove revient à l’Odéon avec ce chef-d’œuvre fondateur et offre à Isabelle Huppert l’un des rôles mythiques du répertoire américain.
de Tennessee Williams – mise en scène Ivo van Hove
Avec
Isabelle Huppert,
Justine Bachelet,
Cyril Guei,
Nahuel Pérez Biscayart
Tarif groupe : 32 € au lieu de 40 €